Etude de dangers – Scierie Société Forestière et Industrielle de la Doume (SFID) – Région de l’Est, Cameroun

JMN Consultant est un cabinet d’études et conseil basé à Yaoundé au Cameroun. Agréé depuis 2011 à la réalisation des études de dangers par le MINMIDT (arrêté n°00908 du 08 Août 2011), ce cabinet compte à son actif plusieurs études de dangers déjà réalisées. JMN Consultant possède également un agrément à l’exploitation d’un laboratoire de contrôle de pollution (arrêté n°006082/MINMIDT/SG/DI/SDRI/SEC du 17 décembre 2012) et un agrément à la réalisation des études d’impact et audits environnementaux.

La Société Forestière et Industrielle de la Doumé (SFID), dans un souci de satisfaire aux exigences réglementaires relatives à l’implantation et à l’exploitation des établissements classés, a entrepris de réaliser une étude des dangers de son site de MBANG.  Ceci a été fait conformément à la procédure et au canevas du MINMIDT (arrêté N°079/CAB/MINIMIDT du 19 Juillet 2007 fixant les modalités de réalisation des études des dangers) pour la réalisation des études des dangers.

D’après cet arrêté (art. 2), l’étude des dangers est perçue comme une analyse systématique des différentes activités et de l’environnement d’une unité industrielle, en vue d’inventorier les dangers qu’elle peut présenter et de prévoir des mesures propres à en réduire leur probabilité d’apparition et les effets.

L’approche méthodologique utilisée pour la réalisation de cette étude comprend trois étapes : une étape de recherche documentaire, une étape de collecte de données sur le site, et une étape d’analyse et d’exploitation de données afin de produire le rapport d’étude.

La description de l’environnement du site

  • Localisation de l’usine

Sur le plan géographique, la ville de Douala qui abrite la zone d’étude est confondue au point d’intersection de la latitude Nord 4°06’ et de la longitude Est 9°71’.

Le site d’installation de l’unité industrielle de la société SPEED APPRO SARL est situé dans la région du Littoral, département du Wouri, arrondissement de Douala Ier ; plus précisément dans la zone industrielle du Port Autonome de Douala près de la Base Elf. Cette nouvelle usine couvrira une surface de 7 000 m2.

Dans l’environnement immédiat de l’usine, on trouve la société d’exploration pétrolière Weatherford ainsi qu’une centrale de fabrication d’agrégats appartenant à une société de travaux publics et bâtiments, RAZEL Cameroun, située à une distance d’environ 100 mètres, et dont les activités comprennent le stockage des produits de carrières à ciel ouvert, une centrale à béton, une centrale à bitume et des ateliers de maintenance des engins de travaux publics et des camions. On n’y trouve aucune installation jugée dangereuse.

  •     Le milieu biophysique et écologique

L’arrondissement de Douala 1er abritant le site d’implantation de l’unité industrielle de SPEED APPRO est sous l’influence du climat équatorial de type littoral ou «camerounien» à régime pluviométrique unimodal. Située en plein bassin atlantique, dans l’estuaire du Cameroun, la ville de Douala est arrosée par les fleuves Wouri et Moungo et par de nombreux affluents. Son relief peu accidenté se décline en de vastes étendues de plateaux et de bas-fonds où se rencontrent par endroits d’importantes zones marécageuses.

  •  Le milieu socio-économique et culturel

Du fait d’une dimension économique importante et d’un caractère cosmopolite, la ville de Douala originellement peuplée de Sawa, est aujourd’hui habitée par une très forte diversité ethnique. La zone d’étude, située dans la zone industrialo-portuaire attenante au Port Autonome de Douala, est fortement peuplée pendant les heures de travail par les travailleurs.

Pour ce qui est des activités économiques dans la zone, le port étant une infrastructure servant d’interface entre le transport maritime des marchandises et le transport terrestre, il concentre une diversité d’activités économiques incluant le remorquage des navires, la manutention des marchandises au débarquement et à l’embarquement, le stockage des marchandises, les services douaniers, etc. Toutes ces activités drainent une population de travailleurs importante.

Dans les quartiers environnants, tels qu’AKWA, BONANDJO, BONAPRISO, BONABERI et DEIDO, on trouve de multiples infrastructures de bases telles que les voies de communication, les écoles, les hôpitaux et tous les services administratifs et commerciaux.

Toute activité domestique étant proscrite dans les zones industrielles, les centres de santé, établissements scolaires, activités agricoles et autres sont tenues à bonne distance du site du projet.

Les dangers liés à l’activité

 Dangers liés au produit

Une étude menée sur les propriétés physico-chimiques des produits présents sur le site a permis d’identifier les risques de danger suivants :

  • Le risque toxicologique : en cas d’inhalation, d’indigestion ou de contact avec certains produits manipulés sur le site, l’individu risque l’irritation de l’appareil respiratoire, une des maux de gorge, la toux, etc.…
  • Le risque de pollution : ce risque est presque négligeable ici car la quantité de produits polluant stockés est négligeable
  • Le risque d’explosion et d’incendie : il s’agit là particulièrement des de l’acétylène et des diluants synthétiques qui présentent des propriétés physico-chimiques d’inflammation.

   Dangers liés aux équipements

Une étude basée sur la méthode HAZID (hazard identification) nous a permis d’identifier les différents dangers que présentent les équipements présents dans le site. Il s’agit essentiellement là des dangers d’origine mécanique (coupure, écrasement, brulure thermique, endommagement des yeux etc.….)

On peut également noter ici le risque d’une explosion due à la rupture d’un réservoir d’air comprimé ou au local transformateur suite à une foudre (suite à une défaillance du système de protection électrique).

  Dangers liés à l’environnement

Excepté la foudre, l’environnement du site ne présente pas de véritables dangers pour l’usine de fabrication.

Principales mesures de protection et de prévention

Mesures générales

Ces mesures couvrent la formation des travailleurs à la sécurité au travail, les mesures à respecter pendant l’exploitation des installations et celles relatives à la maintenance des équipements.

La formation à la sécurité

  • Apprendre à tout nouveau travailleur à assurer ses tâches en toute sécurité,
  • Informer les travailleurs de tous les risques encourus dans leurs unités de travail,
  • Tenir régulièrement des réunions de sécurité pour rappeler les consignes de sécurité aux travailleurs.

Pendant le fonctionnement

  • Avant de mettre une quelconque machine en marche, s’assurer que tout le personnel se tient éloigné de la machine, que toutes les portes d’accès et les capots sont bien fermés et que tous les dispositifs de sécurité fonctionnent normalement ; chaque machine doit disposer d’une procédure écrite de mise en marche incluant toutes les vérifications à faire.
  • Ne pas ouvrir les capots des machines en marche pour éviter tout contact avec les pièces pouvant causer des blessures, l’écrasement des mains, des brûlures ou l’émission de poussières métalliques.

Pendant la maintenance

  • Ne jamais intervenir sur une machine sous tension,
  • Avant tous travaux de maintenance, obtenir un permis de travaux du responsable de la sécurité dûment mandaté ; ce permis doit contenir la procédure et les mesures de sécurité à observer (Voir la fiche technique de la machine).
  • Ne pas introduire les mains ou n’importe quelle autre partie du corps dans une machine.
  • Ne jamais intervenir sur une machine immédiatement après avoir coupé l’alimentation électrique (la mise hors tension), car certaines de ses parties peuvent encore continuer à tourner pendant plusieurs minutes avant l’arrêt complet.

  Mesures spécifiques

  1. Installations principales

Au niveau l’aire de lavage des engins

  • Éviter de braquer le jet d’eau haute pression sur soi-même ou sur une tierce personne.

Au niveau de l’atelier de révision

  • Afficher les panneaux de mise en garde portant les consignes de sécurité à respecter par l’opérateur.
  • Les bouteilles d’oxygène et d’acétylène doivent porter des couleurs différentes permettant de les identifier et de les distinguer ; elles doivent être placées verticalement et attachées sur des chariots à roulettes.
  • Armer la scie d’un protecteur de lame.
  • Armer la cisaille d’une grille de protection
  • Armer la machine à plier d’une grille de protection interdisant l’accès à l’outil.
  • Doter les opérateurs d’équipements de protection individuelle : vêtements ajustés, gants de travail, casque antibruit, lunettes de protection, chaussures de sécurité (coquille acier et semelle anti perforante), tablier de protection, guêtres pour travaux de soudage, masque à cartouche filtrante
  • Vérifier périodiquement que toutes les pièces de l’appareil sous tension sont correctement isolées
  • Isoler toutes les pièces nues sous tension.
  • Mise à la terre des masses.
  • Armer la perceuse d’une protection du forêt, solidaire du mandrin mobile.
  • La pièce à usiner doit être correctement fixée à l’aide de brides ou d’un étau de fixation.
  • Ne jamais laisser tourner un foret à vide, le foret doit être régulièrement affûté.
  • Assurer par un organisme agréé, l’inspection et la maintenance périodique du pont roulant notamment les dispositifs de sécurité empêchant toute descente accidentelle de l’élément sur lequel la charge est accrochée, la résistance des câbles ou des chaînes de suspension, les dispositifs de freinage, etc., tel que prescrit par le fabricant.

Au niveau de l’atelier de grenaillage

  • – afficher les panneaux de mise en garde portant les consignes de sécurité à respecter par l’opérateur.
  • – doter les opérateurs d’équipements de protection individuelle : cagoule à adduction d’air, masque anti poussière, gants de manutention, chaussures de sécurité.
  • – doter l’atelier d’un système de ventilation adéquat (locale ou générale).

Au niveau de l’atelier de peinture

  • – afficher les panneaux de mise en garde portant les consignes de sécurité à respecter par l’opérateur
  • – doter les opérateurs d’équipements de protection individuelle : masque à cartouche filtrante, gants de manutention, chaussures de sécurité.
  • – doter l’atelier d’un système de ventilation adéquat (locale ou générale).
  • – préférer les solvants chlorés peu inflammables aux solvants aromatiques.
  1. Installations annexes

Au niveau du poste transformateur du local générateur

  • Les nouvelles installations électriques doivent faire l’objet d’une réception après la construction par un organisme agréé par l’Etat.
  • Le matériel électrique doit être de type antidéflagrant.
  • Les cabines et armoires électriques doivent rester toujours fermés afin d’éviter que les poussières inflammables n’y pénètrent.
  • Une bonne aération doit être assurée afin d’éviter tout échauffement accidentel de l’atmosphère.
  • Les installations électriques doivent être protégées contre les effets des décharges atmosphériques (la foudre).
  • Les installations électriques doivent être constituées de telle façon qu’en aucun point le courant qui les traverse en service normal ne puisse échauffer dangereusement les conducteurs, les isolants ou les objets placés à proximité,
  • Les installations doivent, dans toutes leurs parties, être conçues et réalisées et établies en vue de présenter et de préserver un niveau d’isolement approprié à la sécurité des personnes et à la prévention des incendies et explosions. L’isolation du conducteur neutre doit être assurée comme celle des autres conducteurs actifs,
  • Les installations doivent être réalisées par des personnes qualifiées, avec un matériel électrique approprié, conformément aux règles de l’art et aux règles en vigueur au Cameroun. Les adjonctions, modifications et réparations doivent être exécutées dans les mêmes conditions. Elles doivent également présenter une solidité mécanique en rapport avec les risques de détérioration auxquels ils peuvent être exposés,
  • Des moyens de lutte contre l’incendie notamment des appareils extincteurs appropriés au feu d’origine électrique doivent être placés en quantité suffisante.

Au niveau du magasin de stockage des produits

  • Afficher les panneaux de mise en garde portant les consignes de sécurité à respecter par l’opérateur (défense de fumer).
  • Étiqueter correctement et stocker les produits chimiques tels que peintures, huiles, solvants dans un local isolé, ventilé.
  • Conserver les bouteilles d’acétylène dans un endroit bien ventilé, à l’écart de toute source d’ignition et des bouteilles d’oxygène.
  • Doter le local de moyens adéquats de lutte contre l’incendie : extincteurs en nombre suffisant, correctement placés et signalés, contrôlés par un organisme agréé, suivant la périodicité prévue par la règlementation en vigueur.

Au niveau du local compresseur

  • Afficher les panneaux de mise en garde portant les consignes de sécurité à respecter par l’opérateur.
  • Assurer les visites et les épreuves périodiques réglementaires des réservoirs d’air comprimé, conformément à la réglementation en vigueur, par un organisme agréé par l’Etat.
  • Soumettre périodiquement les soupapes de sureté aux épreuves règlementaires.
  • Effectuer régulièrement la vidange des condensats huileux formés dans le réservoir d’air comprimé.

Il est à noter qu’une centrale à incendie dotée d’une bâche d’eau de 25m3 et d’un suppresseur à haute pression sont prévus en cas d’incendie ou d’explosion.

En outre l’usine est entourée des caniveaux pour assurer le drainage des eaux de pluie. Toute la surface du site est faite de telle manière que toute eau est dirigée vers ces caniveaux.

Plusieurs types de barrières de protection ont été pris en compte dans cette analyse. Il en résulte que :

  • Aucun scénario n’est situé dans la zone de risque prioritaire, ce qui signifie que les barrières de sécurité préconisées sur le site permettent d’éviter l’occurrence trop élevée d’un accident majeur.
  • Seuls les scénarios 4-A et 5-E restent dans la zone ALARP (As Low As Reasonably Practicable) où le risque jugé tolérable si celui-ci est maintenu à un niveau aussi bas que raisonnablement réalisable.

Nous en concluons que les barrières de protection (mesures de prévention et de protection) ont leur place et jouent véritablement leur rôle.

Les moyens d’intervention en cas d’accident

En cas d’incendie/explosion ou d’incident de grande ampleur, pouvant durer plusieurs heures ou plusieurs jours ou ne pouvant être maîtrisé par les moyens propres de l’usine, il se posera rapidement des problèmes d’approvisionnement, de ravitaillement, de transport, de liaison avec l’extérieur, et des secours.

Pour une intervention efficace, il est indispensable d’avoir une organisation des interventions et des secours qui prévoit les dispositions à mettre en œuvre. Le plan d’urgence (plan d’organisation des interventions et des secours) est un outil de gestion de crise et d’aide à la décision. Il décrit l’organisation des interventions en cas de situation critique, les équipements appropriés en qualité et en nombre et leur maintenance, les ressources humaines nécessaires et leur formation permanente à travers les exercices de simulation, les secours et l’appui extérieur attendu, etc.

Les éléments clés d’un plan d’organisation des interventions et des secours, ou plan d’urgence, sont :

  • Les procédures de notification, comprenant les actions à mener une fois l’alerte d’un incident donné, en vue du déclenchement des interventions ;
  • Les procédures d’interventions, comprenant les modalités de mise en œuvre des différentes équipes spécialisées dont les missions sont définies par ailleurs ;
  • Les procédures de suivi, évaluation reportage et documentation, comprenant les modalités d’observation, d’enregistrement et de documentation du déroulement du sinistre ;
  • La liste des équipements nécessaires, à utiliser pour lutter contre le sinistre, et les conditions de leur utilisation ;
  • L’organisation du plan, qui est une représentation schématique de l’organisation des interventions avec l’identification des postes de responsabilité et des flux relationnels entre les différents postes de responsabilité.

Pour l’unité industrielle objet de la présente étude, un plan d’urgence a été élaboré.